mardi 6 novembre 2007

La grammaire Québécoise

La grammaire québécoise, c'est qu'on la parle un peu tout qu'est ce comme on veux. Je va vous faire un dessin en plusieurs points:

  1. La forme verbale sujet-verbe-tu:
    Il est a noté une particularité fort intéressante, qui est de placer sans relâche la deuxième personne du singulier à la suite du verbe dans toutes les questions posées. Cette tournure, fort rigolote pour le français de la métropole, n'en est pas moins le fruit d'une longue évolution de la langue française parlée. Illustrons ceci par quelques exemples:
    - Tu y est-tu allé au fort chambly?
    - Ca marche-tu ton truc?

    L'ampleur de cette tournure croît en compléxité lors de l'utilisation du vouvoiement:
    - Vous voudrez-tu du vin?

  2. L'utilisation abusive d'un verbe dont la base nominale est notre chère patrie:
    A noté l'existence du verbe "frencher" et son sens surprenant... En effet, tirer de "french kiss", frencher signifie ce qu'on appelle en français "embrasser", plus vulgairement "remballer" ou "rouler une pelle" ("comment qu'tu dis-tu? rouler une pelle ??!! ouaahahaha!!" - Québécois anonyme, le 2 novembre 2007). C'est un verbe très utilisé au Québec.

  3. Le genre féminin des noms anglais:
    Paradoxalement, le Québécois traduit la plupart des mots anglais en français, ce qui donne des dénominations amusantes telles que "chien chaud" (pour hot-dog évidemment). Cependant, il existe encore quelques irréductibles angliscismes qui sont utilisés couramment. Par exemple:
    - il a-tu laissé ses clefs à sa job?
    - tu veux-tu écouter la game de hoki? (le hoki est la prononciation du hockey sur glace bien sur)

  4. La négligence des accords pluriels:
    Vous l'aurez compris, le Québec est l'enfer des académiciens de la langue française, et pour clore ce petit exposé, voici un point sur lequel je me suis fait tapé les doigts à coup de règle durant ma tendre enfance. Le dictionnaire de la langue française au Québec accepte que certains pluriels irréguliers s'accordent comme s'ils étaient réguliers: ainsi, on peut dire "Les chevals". C'est-tu pas beau ça?

En conclusion, je vais juste vous raconter une petite anecdote. A une réunion avec une de mes équipes de travail, l'un d'entre eux avait laissé son portable allumé. Quelqu'un l'appelant, et le volume étant très fort, je lançais d'une voix assurée:
"- Dis-donc ton truc la c'est une vraie chaîne hifi !!
- Une quoi? Une chaîne hi...fi... OUUuahahaha!!
- ??
- Tu veux dire une chaîne ouaille faille !"

A cela, ils rajoutaient en coeur, morts de rire: "Scuze-nous...(héhé)... c'est le choc des cultures!!"
J'ten foutrais, moi, du choc des cultures...


A paraître prochainement, un lexique sur l'utilisation de la langue française au Québec, aux éditions "Massacrons la langue française".